La vie à bord - Transatlantique

Publié le 24 novembre 2024 à 15:00

Les journées sont toujours sensiblement identiques…

- Deux heures de travail scolaire pour les enfants le matin et une heure supplémentaire pour les garçons l'après-midi

- La préparation des repas

- L'entretien du bateau et les divers bricolages ou réparations

- Les jeux de société et la lecture

- Les quarts de nuit 

Le travail scolaire

Tous les jours, il faut commencer par leur demander de libérer un peu d’espace pour pouvoir poser un cahier, en trois mots : ranger les Legos ! En général, ça ne marche pas à la première demande, ce serait trop facile. Après, il y en a en général un pour nous sortir le laïus “l'école, c'est trop nul et blablabla”. Ça tombe bien, tu ne vas pas y mettre les pieds pendant un an donc tu vas pouvoir te mettre au boulot. Voilà tout le monde a son matériel et est bien installé : on peut commencer. Non, il faut aussi briefer l’assistant (Alex) et bien choisir le sujet que tu lui confies. Par exemple, ne pas lui demander de faire de la grammaire avec Paul, ça se termine toujours par “de toute façon, la grammaire ça ne sert à rien!” et ce ne sont pas les propos de Paul ! Après c’est comme dans une classe… Il y a celui qui a besoin de rêvasser (ça tourne), celui qui ce jour là est fatigué (ça tourne aussi), celui qui a fait une rafle de crayon velleda (c’est Raphaël), celui qui est entrain d'écrire et qui s’exclame “mais où est mon crayon?”, le cherche pendant cinq minutes et le retrouve sous son cahier “ah, il y avait la gomme aussi sous mon cahier, je la cherchais”. C’est donc à cause de la gomme que j’ai l'impression de lire avec une loupe au milieu de son cahier… bref nos enfants vont bien! Il faut aussi reconnaître qu’ils ont une mère un peu pénible qui aime entre autres : les leçons apprises, les cahiers soignés et la résolution de problèmes. Le cocktail est explosif!

Les repas

Comme à terre, on prépare deux repas par jour. Ce n’est pas vraiment une contrainte, tout le monde participe, tout le monde aime cuisiner et surtout tout le monde aime manger. Nous sommes une famille de gourmands ! Jusque là, en navigation, on se concentrait surtout sur la préparation du plat principal. Maintenant, les gars regorgent d'idées pour faire des desserts. Alex et Xavier, ensemble, n'ont pas de limite ! Par exemple, nous avions une noix de coco dans notre filet de fruits. Personnellement, je vois une noix de coco, fruit qui au demeurant ne me fait pas particulièrement plaisir. Eux, ils voit un plateau de rochers coco. Ils font les rochers coco et se retrouvent avec des jaunes d’œufs. Là, ils se font la courte échelle… Xavier propose de faire un gâteau breton pour utiliser les œufs. J'oppose un veto, nous sommes en restriction de beurre. Alex rebondit et demande si on a de la crème. Je le vois venir et lui annonce qu’on a même un brûleur. Ce soir là, quelque part au milieu de l’Atlantique, c’est rochers coco et crème brûlée. Le lendemain, après avoir louché sur les citrons, Alex nous prépare une tarte au citron. Pour être certain de ne pas manquer, il fait d'emblée double dose de lemon curd. Ben oui, c’est rudement bon le lemon curd au petit déj'. Et puis, pourquoi faire une compote avec les pommes et les poires qui flétrissent quand on peut faire un crumble? Je pense que pour ne pas perdre le pot d’un litre de crème ouvert pour les crèmes brûlées on va être “obligé” de faire des crèmes au chocolat. J’ai aussi dans mes réserves, tout ce qu’il faut pour une tarte à la myrtille en cas de coup dur. Je sens qu’ils sont lancés… on va avoir besoin de se remonter le moral avant d'arrivée aux Antilles! On a drastiquement fait chuter notre taux de gamma GT (pas d’alcool à bord) par contre notre cholestérol se porte bien… notre embonpoint aussi!

L'entretien du bateau et les divers bricolages ou réparations

Il y a tous les jours des petits (ou grands) bricolages au programme. J’ai déjà parlé de la couture qui d’ailleurs a très bien tenu. On vérifie aussi régulièrement les écoutes de spi, on n’a vraiment pas envie de le voir partir. On a toujours le problème de la cloche de tangon qui a cassé entre les Canaries et le Cap Vert. Alex a bricolé un système de fortune avec une manille textile mais il faut la changer régulièrement (elle a déjà cédé) et ce n’est pas complétement satisfaisant. Un jour (J4) il se réveille en se rappelant qu’il a apporté l'ancien vit de mulet du bateau et qu’en le bricolant, il pourrait en faire une cloche de tangon. Le vit de mulet c’est ce qui relie la baume au mât. La cloche de tangon, c’est ce qui relie le tangon au mât. C’est vrai que sur le papier, les fonctions semblent proches. Avec ça, normalement, le tangon ne devrait plus tomber. 

La question de l'énergie reste aussi au cœur de ses préoccupations. Les premiers jours, on atteignait 100% de batterie tous les soirs. Par acquis de conscience, il avait tout de même demarré le moteur pour vérifier si le moteur permettait bien de compléter les panneaux solaires pour recharger les batteries. Ça marchait. Arrivé au 7eme jour, un ensoleillement un peu plus faible, le spi qui fait de l’ombre aux panneaux une bonne partie de la journée, on arrive seulement à 90% de recharge. Au réveil, les batteries sont descendues à 74% (le pilote automatique est le principal consommateur d'énergie). Pour recharger plus vite, on démarre le moteur. Et là, ça ne marche pas. Il y a quelques jours, faire tourner le moteur nous permettait de recharger les batteries et aujourd'hui non. Entre temps, nous n’avons touché à rien, nous n’avons même pas démarré le moteur. Là, je sens qu’Alex va avoir les sourcils froncés toute la journée. Et puis, ce n’est pas comme s’il avait déjà passé deux jours sur le sujet à El Hierro. Il décide de couper tous les postes de consommation : seul le frigo reste allumé. On va passer la journée à barrer pour économiser l'énergie et à lofer pour que les voiles ne fassent pas d'ombre aux panneaux. Pendant ce temps, Alex passe la journée dans la cale moteur à bricoler et à pester contre le circuit qu’il ne comprend pas. Bref, 19h, dernier essai : ça ne fonctionne toujours pas. Pour couronner le tout, la météo annonce une couverture nuageuse maximale pour demain, ça va être compliqué de recharger. Si on ne peut pas recharger il va falloir encore limiter la consommation et barrer cette nuit ! La nuit portant conseil, Alex se réveille avec une nouvelle idée qu’il met d'emblée à exécution. On démarre le moteur, on vérifie la charge : ça fonctionne ! Le moteur fait à nouveau le complément. Autre bonne nouvelle : il n’y a pas de nuage! On termine la journée à 100%. A priori, ce serait encore une farce des alternateurs. Alex est content. 

J’ai déjà parlé du winch cassé. La place est propre, on pourra en mettre un nouveau. En attendant, il a déjà installé un système de poulie pour pouvoir passer l'écoute si on renvoie le spi (vu le vent, ce n’est pas au programme).

Faire de la voile, c'est quand même un truc de bricoleur!

Les jeux de société et la lecture

Le jeu de cette traversée et sans nul doute la crapette. Les enfants s’organisent des tournois de crapette rapide et quand ils trouvent un adulte, ils s’initient à la crapette lente. Deux jeux qui finalement n’ont en commun que le nom! 

Nous avons tous du temps pour lire. Nous, les adultes, lisons beaucoup la nuit pendant les quarts. Les enfants ont souvent un livre, essentiellement des BDs et des revues documentaires. C’est agréable d’avoir du temps avec les garçons pour lire des romans en lecture partagée. Lire avec eux leur permet d'accéder à des livres bien plus compliqués et leur donne confiance. C'est vraiment chouette de les voir de plus en plus à l'aise.

Les quarts de nuit

Nous restons sur un découpage en tranche de trois heures. Xavier prend le premier quart de 22h à 1h. Alex enchaîne jusqu'à 4h et je termine la nuit jusqu'à 7h. C’est moi qui ai le quart du boulanger ! Ce n’est pas compliqué, le pain est preparé la veille, il lève toute la nuit et je n’ai qu’à le mettre au four. 

La veille la nuit est très cool : on ne croise personne. Par contre, c’est très souvent la nuit qu'on se retrouve à changer une voile ou faire un empannage (avec le génois tangonné, ça nécessite d’aller à l'avant). Vous pouvez vous demander pourquoi on anticipe pas mieux mais on fait avec les informations météos et elles sont quand même très approximatives. En réalité, ce n’est pas plus compliqué, nous avons de bons spots, nous sommes toujours longés et par sécurité, on a même une balise AIS (qui donne notre position si on tombe à l’eau) dans nos gilets. C’est juste que pendant ce temps, on ne dort pas !

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Commentaires

Pierrot
il y a 5 mois

Le machin trop bien !

brunier
il y a 5 mois

C’est génial de vous suivre! Vous faites rêver!

Maëlle
il y a 5 mois

Trop sympa de suivre cette aventure, on pense bien à vous!
Bises à tous les 6!

yemanja
il y a 5 mois

coucou la belle famille , super d'avoir de vos nouvelles , mais comment va le grand pere dans tout cela ?

Sellerie vagabonde
il y a 4 mois

Bonjour
On peut avoir la recette du pain.
On apprécie de vous lire et vous suivre.
Arnaud et Anne

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