#28 Brèves : J 8 de la transat - nouvelle avarie

Ça fait une semaine que nous sommes sous spi nuit et jour (ou presque). Au regard de la météo, nous savons que c’est sûrement la dernière nuit, le vent doit forcir demain matin. Samedi 23, 2h du matin, vent établi à 15 nœuds, c’est la limite haute pour rester sous spi mais il n’y a pas de rafale, la mer est calme (pour le milieu de l’Atlantique!) et le bateau est stable. Pour comprendre la suite, nous faisons revenir les écoutes de spi sur les winchs arrière du cockpit avant de les reprendre sur les winchs avant et les bloquer aux taquets. Ami lecteur, si tu n’es jamais monté sur un bateau cette description ne t’aide sans doute pas!  Nous sommes donc sous spi quand on entend un grand “boum”. C’est le winch arrière du bras de spi qui a sauté et est allé s’écraser sur le pont. Il faut imaginer une pièce de 5 kg… un boulet de canon dans un lance pierre. A ce moment, Alex, sentant que ça forcissait, venait de poser la main sur le bras du spi pour tâter la tension… son pouce se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment : il va bien le sentir pendant plusieurs jours. Le bateau est parti au lofe (ça veut dire qu’il se couche sur l’eau mais pas d’inquiétude, il se relève toujours), c’est ce qui a créé une surtension et a arraché le winch. Coup de chance, les filles avaient leur toile anti-roulis et tout était bien rangé à l’intérieur : seule une brosse à cheveux a volé. Voilà, il est 2h du matin, tout le monde est réveillé, un winch en moins, le spi qui claque, le tangon qui tape dans l’enrouleur de génois. Un beau chahut ! En un quart d'heure, on affale le spi et on renvoie grand voile et génois. On a rarement été aussi rapide. Vérification du bateau, a priori le winch n’a rien abîmé dans son vol. Chacun retrouve son lit et Alex reprend son quart.