Les Açores - Lorient (J8)

Publié le 27 mai 2025 à 13:12

Les deux dernières journées (et nuits) se sont déroulées sont accrocs ! Au portant dans 15 à 25 nœuds, voiles en ciseaux, vagues dans le derrière : Mareluna trace sa route et avale les miles. 

La dernière journée à bord est complètement électrique ! L’impatience s’est transformée en excitation ! Les enfants rangent le bateau (oui oui vous lisez bien!), font du tri, jettent des stocks de dessins (désolés les arbres). Paul et Raphaël poussent même jusqu'à vider leurs placards pour faire leur sac. Tout doux les gars, on n’est pas encore arrivés. C’est la journée “des dernières fois du voyage que…” Je ne vais pas faire la liste, elle est longue et surtout ça fait nostalgique alors que ce n’est pas du tout notre état d’esprit…

Comme prévu, vers 18h30, on se trouve prêt à traverser la route maritime reliant le Cap Finisterre au rail d’Ouessant. Il y a du trafic en double file dans les deux sens… un cargo peut en cacher un autre. Nous avons une très bonne visibilité et une bonne vitesse (vent et courant favorable). Deux heures plus tard, nous avons traversé sans inquiétude et surtout sans avoir à modifier notre cap. On garde une veille active, il y a du monde dans la zone.

3h du matin (4 heures en réalité, on a oublié de changer d’heure), je commence mon dernier quart avec la pointe du Raz dans un rayon de 30 miles ! Il est l’heure de ranger le tangon et de passer le génois sur la même amure que la GV. Une petite manœuvre à l’avant en pleine nuit : tout ce qu’on aime. Au passage, Alex en profite pour prendre un ris; nous avançons avec deux ris dans la GV et un ris dans le génois.

Je partage le journal de bord de mon quart (le dernier du voyage 😉).

3h45 émission du bulletin météo du CROSS Corsen ! On capte le CROSS Corsen !!! Avis de grand frais annoncé pour la zone de Perros Guirec à La Hague à partir de mardi 10h. C’est une dépression qui arrive du Sud Ouest, on a eu chaud aux fesses, à quelques heures près, on était dedans.

Je crois que je ne vais pas réussir à dormir pendant mon quart. Je regarde le traceur, on suit un voilier. Quand j’ai pris mon quart on était à 10 miles derrière lui, je vois que l'écart se réduit. Petite recherche, c’est un voilier de 14 mètres (comme nous) battant pavillon français. Il a quitté les Açores (Horta) le 17 : deux jours avant nous… J'espère qu’il surveille ses rétros parce qu’il nous reste 82 miles pour le doubler, ça pourrait bien occuper notre mardi matin ! On capte le CROSS Etel aussi… autre occupation… le CROSS essaie de joindre un bateau de pêche dont ils reçoivent une émission de leur ePIRB. L'ePIRB, c’est notre balise de détresse qu’on déclenche uniquement en cas de détresse (abandon de navire ou demande de secours). On comprend que tout va bien à bord du bateau de pêche mais les conditions ne permettent pas au marin d’aller à la recherche de la balise. Pêcheur en mer : quel métier ! Dans le cas présent, rien de grave ; toutefois, devant l’étal du poissonnier, on pense rarement aux dangers que peuvent rencontrer ces hommes en prenant la mer,  par tous les temps, pour gagner leur vie.

6h30, on longe la route d’un super tanker. Je l’ai bien en visu… entre les vagues… je n’avais pas fait attention mais on dirait que la mer s’est levée. Vérification faite, on a plus de trois mètres de hauteur. La mer s’est bien levée !

6h du matin (7h en réalité), mon quart se termine, position 47°45’N 4°54W, nous sommes à 60 miles de Port Tudy (Groix). On longe le Sud du Cap Sizun (mon pays), on ne voit pas la côte, le temps est tout bouché (come d'hab'). C’est sans doute à la pointe de Penmarch que nous pourrons dire “Terre en vue!”. Ce ne sera pas moi qui aura ce privilège, je vais me coucher! Je crois que la sonnerie signalant le début de la classe retentira un peu plus tard aujourd'hui. Pour l’anecdote, moins de 7,5 miles nous séparent du voilier que nous avons pris en chasse!

Mardi matin, 12h15 (cette fois on a changé d’heure), ça fait 8 jours tout pile que nous sommes partis. Nous avons parcouru 172 miles au cours des dernières 24h. On va vraiment arriver plus tôt que prévu ! Le temps est couvert, nous venons d’apercevoir l’archipel des Glénan que nous contournons par le Sud : première terre depuis Les Açores. On profite du spectacle sur l’eau… Entre les ballets de dauphins, l’Imoca Horizon 29 qui passe un mile devant nous en volant et un maxi trimaran qui file à 25 nœuds, les animations ne manquent pas.

Je termine cet article à 13h, nous sommes passés devant le voilier que nous avons pris en chasse cette nuit 😉. Dix-sept miles nous séparent de Groix !

 

Dernier coucher de soleil sur l'Atlantique :

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Commentaires

Yvonne et Paul
il y a 19 jours

Quelles émotions.. jusqu'à la dernière minute! Welcome back home after your incredible journey.
Nous vous tirons notre chapeau x

Yvonne
il y a 19 jours

" qui voit GROIX voit sa joie " disait le poète qui a toujours raison !
A demain !

Marie-Solenn Coëffé
il y a 15 jours

Vous vous êtes lancés dans des régates avec les Imocas, plus rien ne vous arrête !!!

Bourgeois
il y a 14 jours

Bon retour 🥰

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