Depuis la nuit de vendredi à samedi, nous avons retrouvé du vent. Ça glisse. On dirait que, comme l’équipage, Mareluna a hâte d’arriver ! On passe la journée de samedi à 7,3 nœuds de moyenne. Malheureusement, le vent est souvent accompagné de vagues… La mer commence à se former dans la soirée. On retrouve une houle de trois mètres avec des vagues croisées : on les prend sur le côté et par derrière. En parallèle, le vent est assez irrégulier en puissance alors on prend des ris puis on les libère puis on recommence… En bref, on ne passe pas une super nuit ! La seule satisfaction est qu’on avance toujours plus vite que notre routage. J’occupe mon premier quart en mesurant à quel moment on va se trouver face à la route maritime qui relie le Cap Finisterre au rail d’Ouessant. L’année dernière, en partant aux Açores, nous nous étions trouvé face à cette route maritime vraiment dense (autoroute de cargos, porte-conteneurs et autres supertankers) de nuit. Ne voyant pas comment traverser en sécurité, nous avions décidé de changer de route pour traverser la route maritime plus au Sud de jour… C’est comme ça qu’on s’était retrouvé dans le Golfe de Gascogne dans des conditions pas très agréables de mer et de vent… D’après mes calculs, nous devrions nous trouver face à cette route lundi en fin d’après-midi donc de jour. On verra si on se sent plus en sécurité à cet endroit de jour que de nuit. On a ressorti le RIPAM (document qui régit les règles en mer) et c’est nous, à la voile, qui avons le privilège. On va quand même garder à l’esprit les règles qui s’appliquent aux DST (zone de convergence de plusieurs routes maritimes où le trafic suit des règles très strictes et où il est fortement déconseillé de traverser (ex: le rail d’Ouessant)). On part du principe que les cargos ne nous voient pas (ou se disent que ça passe), on traverse en étant perpendiculaire à la route avec un soutien moteur si on pense qu’on ne va pas assez vite ou qu’on n’est pas suffisamment manoeuvrant et on passe toujours derrière les cargos. Je pense quand même que de jour c’est plus simple que de nuit.
Depuis notre départ d’Angra il y a six jours à 10h15, nous avons parcouru 888 miles. Il nous reste 335 miles en ligne droite pour atteindre Groix. Nous espérons arriver mardi après-midi puis rejoindre la rade et Port-Louis mercredi dans la matinée. L'impatience a gagné tout l’équipage !


Sur cette photo de notre traceur, on est sous le cargo vert. On voit aussi notre route de l'année dernière ; la flèche rouge indique l'endroit où on avait décidé de changer de route.


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