Saint Martin

Publié le 8 avril 2025 à 23:30

Nous arrivons à Saint Martin le 2 avril avec nos copains de Zéphyr. Nous prenons une bouée au mouillage de Marigot. C’est notre dernière escale ensemble. Les Zéphyr laissent passer le coup de vent avant de descendre aux Roques (Venezuela) et nous, nous attendons la fenêtre météo propice à un départ pour les Açores.

Sur cette île, à nouveau, nous retrouvons / rencontrons des cousins : Delphine et Agnès que nous n'avions pas vu depuis au moins cinq ans, Sylvie et Jean Michel depuis notre mariage et Marion et ses enfants que nous ne connaissions pas. Ils nous reçoivent tous comme des rois et nous facilitent grandement l’escale en nous prêtant une voiture, en nous partageant les bonnes adresses, en nous recevant à dîner, en s’occupant des enfants pendant que nous faisons les appros… bref ils ont largement contribué à rendre cette escale très agréable. 

En arrivant à Saint Martin, collectivité d’outre mer, nous sommes d’abord surpris par le multiculturalisme. Ici les gens parlent français, créole, espagnol… et surtout anglais. Dans les petits lolos ou restos du front de mer, nous sommes systématiquement accueillis avec le sourire. On avait entendu dire que cette île n'était pas très sécure, nous ne l'avons pas du tout ressenti. 

L'île est découverte le 11 novembre 1493 par Christophe Colomb (encore lui) le jour de la Saint-Martin (original). Les indiens arawaks qui y vivent la nomment Soualiga : "l'île au sel”. Pauvre en eau douce, les espagnols la négligent. C’est au début du XVIIème siècle que les français et les hollandais, partis à leur tour à la conquête des Antilles, commencent à s’intéresser à Saint Martin. Les Français rêvent de coloniser toutes les îles entre l’Amérique du Sud et les Bermudes. Les Hollandais cherchent un point d’appui entre leur colonie de la Nouvelle Amsterdam (l’actuelle New York) et le Brésil. Les français s'installent et commencent à cultiver le tabac; les hollandais exploitent le sel. Ils sont tous délogés par les Espagnols en 1633. Revirement de situation, quinze ans plus tard, les espagnols décident que Saint Martin ne vaut rien et font leurs bagages en laissant l'île à qui veut la prendre. Français et Hollandais rappliquent mais plutôt que de s’engager dans un conflit, ils signent en mars 1648 le traité de Concordia qui partage l'île en deux. 

L’histoire du partage de l'île est intéressante. La France et les Pays Bas cohabitent depuis 1748 sans douane ni douanier! Les Hollandais ont pris la partie Sud où il y avait déjà un port, ce sont des commerçants. Les Français ont la partie Nord plutôt tournée vers la pêche. La frontière n’est matérialisée que par un panneau. En 1763, l'île (partie française) est rattachée à la Guadeloupe, la canne à sucre y est introduite et avec cette exploitation : les esclaves. Si les guerres napoléoniennes responsables notamment d’un blocus naval provoquent le déclin des sucreries, c’est l’abolition de l’esclavage qui achève cette industrie.  L'île entre dans une période de latence d’un siècle. L'économie redécolle après la seconde guerre mondiale lorsque les américains décident d'établir un aéroport international dans la partie néerlandaise. Attirés par l’essor économique lié au tourisme (et aux dollars US), des migrants de toute la zone caraïbe débarquent.

Depuis 2007, Saint Martin est séparée de la Guadeloupe avec qui elle n’entretenait que peu de relation. Elle devient, comme sa voisine St Barthélémy, une collectivité d’outre mer, bénéficiant à ce titre d’une certaine autonomie, particulièrement en matière fiscale. La partie française dépend de l’union européenne alors que la partie néerlandaise, “pays” composant du royaume des Pays-Bas, est non membre de l'Union européenne !

Avec les Zéphyr nous faisons une excursion à Philipsburg, capitale de la partie hollandaise. Pas très intéressés par les boutiques de luxe détaxées, l'intérêt est pour nous assez limité. Toutefois, quelques bâtisses authentiques datant d'une autre époque se cachent entre deux boutiques. La ville accueille régulièrement des paquebots de croisière faisant escale dans cette "ville duty free" ; coup de chance, aujourd'hui il n'y en a pas! Nous passons un super moment en déjeunant dans un resto les pieds dans le sable dans une rue sans voiture. 

Évidemment, nous sommes passés par le baie Maho pour voir les avions atterrir en rasant la plage. Nous avons aussi assisté au décollage d’un petit coucou.. heureusement que ce n'était pas un gros porteur, c’est complètement idiot de se mettre derrière les réacteurs d’un avion qui décolle… en deux minutes on a du perdre cinq ans d'espérance de vie à cause des fumées des réacteurs ! 

La veille de notre départ, Delphine et Agnès viennent nous chercher en bateau (à moteur cette fois) pour rejoindre Grande Case, une ville un peu plus au nord. Nous commençons par faire du snorkeling autour du rocher créole appartenant à la réserve naturelle nationale. Nous voyons quelques poissons, de beaux fonds et surtout une magnifique raie léopard ! Après l’effort, nous profitons d’un déjeuner de spécialités locales face à la mer. Nous terminons notre dernière journée à Saint Martin en retrouvant les copains de Kassoumay ! Nous étions très occupés par notre départ en transat et nous n’avons pas fait le tour de l'île, il y a vraiment à découvrir !

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Commentaires

Delphine
il y a 16 jours

C’était trop bien 😍😍.
Bises à tous les 6 !!

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